La Tour de Cossieux

 

En 1788, Guillaume Antoine FRAMINET, propriétaire de maisons de COSSIEUX (l’une était une maison bourgeoise) ainsi que des bois, vergers et vignes de la vallée de Cossieux à Vieillard acquit de Madame VINOCHE, le terrain situé au couchant du hameau de Cossieux.
Sur ce terrain, important et très ensoleillé, se trouvait le rocher de Curson.
Dès l’achat du terrain, Guillaume-Antoine fit construire1sur ce rocher, un important pigeonnier que sa position sociale permettait. A ce moment, ne bâtissait pas un pigeonnier qui voulait.

Au mois de juillet 1789, des rumeurs inquiétantes se propagèrent et déclenchèrent une peur panique dans les populations rurales. On disait que des brigands arrivaient soit de Lyon, soit de Bourg, pillant et brûlant châteaux et habitations. C’était la « grande peur ». Les habitants de Cossieux s’affolèrent et jugèrent que la Tour FRAMINET était trop voyante et les mettait en danger. Ils supplièrent donc le propriétaire pour qu’elle fut diminuée, ou même détruite2.

Henry DURAND, historien de Jujurieux au début du XIXe siècle, prétend qu’elle fut diminué de moitié. Cette assertion a été reprise, est devenue légende jusqu’à maintenant. Cependant, les descendants actuels de Guillaume-Antoine FRAMINET pensent que, raisonnablement, elle n’a été que légèrement diminuée, ou plutôt, qu’elle n’a pas été achevée. Quoiqu’il en soit, cette tour pigeonnier est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, comme le plus beau pigeonnier du Bugey. Elle est toujours propriété des descendants de Guillaume-Antoine FRAMINET et de Victor BONNET, petit-fils de celui-ci.

M. BERTHET

1 Il est tout à fait surprenant et inaproprié que l'auteur Alain KERSUZAN fasse figurer cette tour construite à la fin du XVIIIe siècle dans son ouvrage "Châteaux et fortifications au Moyen Âge dans l'Ain des montagnes"

2 Cette affirmation solidement ancrée dans la mémoire populaire n'a jamais été prouvée et l'on peut s'étonner qu'Henry DURAND, juge et historien autodidacte le confirme indubitablement.

En champ les chèvres vers 1930 (Rose BOLLACHE du Bévieur)

 

Le pavillon attenant avant sa restauration